Espaces de travail

Demain, je lance mon espace de coworking – Article #5 Barcamp Activity Caen

Lors du BarCamp Activity de Caen, on s’est lancé un défi : dresser la liste des tâches à réaliser pour lancer un espace de co-working en quelques semaines… Retour de discussion à enrichir et commenter.  On commence par quoi ? Proposition d’une démarche bottom up en mode agile.

Etape 1 : identifiez vos coworkers

Construisez un noyau dur et allez chercher vos futurs voisins de bureaux. Comme vous êtes à l’origine du projet, c’est vous qui donnerez la coloration du lieu et donc des profils recherchés : créateur d’entreprise, auto-entrepreneur, salarié distant, etc.

Coworkers

En fonction de la cible, vous préparerez un questionnaire à distribuer au carrefour (ou à Carrefour…), et vous communiquerez sur les réseaux comme Linkedin, Viadeo, Facebook ou Zevillage.

Samantha Slade et Yves Otis  d’Ecto à Montréal organisaient un apéro chaque premier vendredi du mois. Le bouche-à-oreille a fait son œuvre pour déboucher sur l’espace coopératif de travail Ecto.

Certains participeront à l’étape 2, d’autres attendront tranquillement l’étape 3.

Etape 2 : construisez votre projet collectivement

Une communauté de travail se construit avec ses membres. Cela nécessite de la confiance, de la transparence et un objectif commun. Cela nécessite aussi de dresser la liste des  besoins.

Et il y a plein de sujets à aborder : combien les membres sont prêts à payer pour leur bureau collectif ? Quels services faut-il proposer aux coworkers ? Qui gère l’espace ? Quel modèle juridique (association, entreprise, SCOP) ? Le principe est de rédiger le business model avec les clients.

L’étape 2 varie d’un projet à l’autre, en durée comme en nombre de participants actifs. Un peu comme dans le jeu de l’oie, on passe directement à la case 3.

Etape 3 : Trouver un lieu

Le hasard et l’opportunisme sont les deux mamelles de l’exercice. Le projet Community Space s’est monté en trois mois. La coopérative d’activité PortParrallèle a proposé deux bureaux dans ses locaux. Les deux premiers co-workers Luc Legay et François Duport ont investi les locaux avec un principe simple : le lieu est un espace de préfiguration.

Les coworkers suivants y ont apporté des idées et des envies (étape 2). C’est petit, mais cela permet de penser à déménager en imaginant un espace plus grand.

Deux pistes intéressantes pour trouver un lieu.

Certaines entreprises disosent d’espaces non utilisés. La sous-location permet de rentabiliser l’espace disponible. C’est aussi un moyen de développer son écosystème en accueillant des partenaires. La difficulté dans la sous-location d’un espace à une entreprise est la gestion des communs (secrétariat par exemple) et la sécurité des espaces réservés au coworking.

Coworking dans un phare ?

En bas des immeubles, les locaux au rez-de-chaussée ne sont pas toujours utilisés. Ce sont les promoteurs et la collectivité qui ont en charge la mise en location. Un projet de coworking est un bon moyen d’animer une vie de quartier.

Etape 4 : rédigez votre business plan

La rédaction du business plan découle assez naturellement de ce qui a précédé. Les modèles économiques des tiers-lieux sont variés (loyers des membres, vente de services à inventer et à tester, subventions, mélange des différents financements).

A la campagne, pensez multi-services (voir dans ce compte-rendu) pour assurer l’équilibre financier.

Etape 5 : choisissez un cadre juridique

Enfin, choisissez un statut juridique pour la structure. Ne vous laissez pas abuser par l’enthousiasme du démarrage, pensez à demain. On ne choisit pas des actionnaires ou des membres d’une association pour être sympa ou pour les récompenser mais pour agir.

Réfléchissez bien à la gouvernance du lieu et anticipez les crises… pour les éviter.

En complément

Créer un espace de coworking (sur Coworking how to)

Voir les autres compte-rendus

(Photos : Tyger_Lyllie et Arnaud Limbourg)

François Duport

Conseil en médiation numérique et animation de communautés de pratiques. Conseil et pilotage dans le développement d’usage numérique et d’animation sur le Web social, participatif et collaboratif.

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8 commentaires

  1. c’est dans cet esprit que l’on parlait de communautés avec son noyau dur… où les échanges de bonnes pratiques se font parce qu’il y a confiance entre ses membres… C’est en ce sens où les espaces de coworking ne se monte pas avec simple business plan mais dans une logique de réseau, d’affinité professionnel…

  2. En fait je pensais à la théorie de Wengler sur la constitution de communautés de pratiques avec une logique de renforcement du noyau dur au fur à mesure de l’arrivée de nouveaux membres…
    Le noyau dur n’est pas toujours composé des mêmes personnes, mais il forme le moteur de la communauté. Mais cela veut dire aussi qu’il y une périphérie de personnes moins impliqués.

    Par expérience, c’est une alchimie bizarre… en perpétuelle évolution Dans notre petit espace de coworking, on vit ça au quotidien. C’est un système à géométrie variable avec des « participants » à l’espace qui sont rarement présent. Donc il y a un mélange avec les notions de réseaux sociaux. Donc l’espace est un espace étendu, « hors les murs ».

    Parallèlement, comme j’anime des communautés en ligne et en IRL, je constate aussi les différentes formes d’engagement « opportuniste » en fonction du sujet traité. ça fonctionne parce qu’il y a un objectif commun.

    Il faudrait peut être parler d’écosystème de travail avec ses espaces, ses réseaux, ses communautés, etc.

  3. @Bentata Loïc De l’importance de la machine à café, des sachets de thé, de la bonne table et d’animation du lieu…

  4. Pour la machine à café j’irai bien m’installer à côté dès qu’ils la raccordent en fibre optique.

    @Olivier et @François : si je puis me permettre, vous semblez plutôt d’accord, non ? 😉

  5. Super article! pour la première étape – recruter sa communauté, les coworking « jellies » – journées ponctuelles de coworking sont un bon moyen de tester le concept et de créer des liens entre potentiels coworkers. On commence à en organiser via neo-nomade mais il y a plein d’initiatives partout en France, et en Janvier c’est la semaine mondiale du jelly (16-21/01) donc si vous ne connaissez pas, c’est le bon moment pour vous y mettre!

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